Claude Momiron ouvre son écrin aux enchères
180 lots sortis de l’atelier biotois du sculpteur-bijoutier s’apprêtent à pouvoir être acquis grâce à la maison de vente Carvajal. L’exposition ouvre aujourd’hui jusqu’à samedi 11 heures.
Résolument contemporain. En découvrant l’approche géométrique du bijoutier Claude Momiron, né en 1939, difficile de ne pas frôler l’étonnement : ses créations honorant les années soixante-dix et quatrevingt n’ont pas pris une ride. Mieux même, certaines semblent à peine sorties de son antre de la rue des Bâchettes à Biot. Des pépites qui, samedi, passeront devant un public de potentiels acquéreurs. Et cela grâce au savoirfaire de la maison Carvajal d’Antibes. Un événement, comme l’explique le commissaire-priseur, Gilles Carvajal : « Nous avons déjà vendu des pièces de cet artiste. Mais de manière isolée, dans différentes ventes. Jamais aucune ne lui avait été entièrement consacrée. » Une belle reconnaissance du travail de ce natif de la Seine-et-Oise qui a choisi la lumière du bassin antibois pour éclairer ses collections. Dès ce matin, les projecteurs se braquent sur les 180 lots disponibles : l’exposition s’ouvre au 33 boulevard Foch pour les intéressés. À découvrir ? Des œuvres prêtes à être portées. Du minimalisme à l’extravagance. Ainsi, ses bracelets rigides en métal « d’esprit moderniste » côtoient ses sublimes et impressionnants colliers plastron qui possèdent un exemplaire identique conservé dans les collections du Musée des Arts Décoratifs de Paris. Rien que ça !
Des délicatesses jouant les paradoxes
Sociétaire du Musée du Louvre, le créateur dévoile sa palette de talents au gré de ses inspirations. Gemmologue, céramiste, verrier mais aussi sculpteur, il offre ici des inédits comme le souligne le commissaire-priseur : « C’est également la première fois que ses sculptures sont proposées à la vente. Toutes proviennent directement de son domicile. » Si le maillechort, l’argent ou encore l’or se font matières premières de son travail autour du bijou, c’est à la pierre, au marbre et à la céramique qu’il rend hommage avec ses nuages, drapés ou encore sa fleur de béton… Des délicatesses jouant avec les paradoxes : entre formes graciles, légères, souples et matériaux aussi solides que nobles. Côté prix ? Les sculptures sont bien évidemment en tête avec à titre d’exemple une estimation à 4000-5000 euros pour La boule de Noebius en marbre avec pièces en argent. Coup de cœur radical pour Communication première (estimée à 4000-6000 euros) : quatre pièces sensuelles en marbre blanc, métal, or jaune (18K), perles et ivoire. Un pendentif et une bague s’en détachent. À la bonne heure, les amateurs de montres découvriront des modèles féminins qui, en traversant une moitié de siècle, n’ont pas de quoi rougir (300-400 euros estimés pour la pièce possédant un bracelet rigide en argent à motif de cercle accueillant un boîtier mobile à cadran en plexiglas teinté rose). Concernant les autres originalités, les broches en or jaune (18K) qui évoluent dans une autre catégorie (1000-1500 euros) que leurs consœurs cravates (100-150 euros). Bien évidemment, ceintures, bagues, bracelets et également voilage réalisé avec des éléments métalliques mobiles, pièce témoignant de la création d’une robe dans les années 1970 sont également au menu. De quoi ravir les gourmands avides de remplir leur écrin !