Le verrier et le parfumeur
Ce rare ensemble d’une plaque et de deux bagues attache-foulard évoquera le lien étroit entre René Lalique et François Coty, mais aussi l’essor du parfum. Le XIXe siècle, grâce à la révolution industrielle, a vu l’essor de la parfumerie. Désormais conçues à partir d’essences de synthèse, les fragrances se multiplient et sont diffusées à une échelle de plus en plus large. Au début du XXe, la concurrence fait rage entre les marques et les entreprises se doivent d’être ingénieuses dans leurs méthodes de vente. François Coty est l’un des premiers à appréhender tous ces paramètres. Il fait appel dès 1908 à son voisin de la place Vendôme à Paris, René Lalique, alors connu essentiellement pour ses bijoux art nouveau mais qui va bientôt, grâce au parfumeur, se diversifier, en créant pour lui des flacons de verre en vue d’une production industrielle.
Ces derniers vont révolutionner l’univers de la parfumerie, puisque l’on devait jusque-là acheter séparément le contenant, parfois une simple fiole, avant même d’acquérir l’essence. Coty décida d’avoir un flacon assorti à chaque parfum. Lalique réalisa pour lui tout d’abord l’étiquette en verre pour L’Effleurt, puis des flacons entiers. Mais leur coopération ne s’arrêta pas là et Lalique imagina tout un ensemble d’objets publicitaires, comme le rappelle cette plaque en bronze, issue d’un modèle créé vers 1910-1911, et ces bagues attache-foulard aux mêmes motifs art nouveau de femmes dansant. De taille variable, les plaques agrémentaient aussi bien les coffrets de présentation que les installations publicitaires.
SAMEDI 5 MARS 2022, ANTIBES, CARVAJAL OVV. M. LEGRAND
LALIQUE, René, Les parfums de Coty, ensemble comprenant une plaque accompagnée de deux bagues attache-foulard en bronze doré et cuivré, plaque : 38 x 50 cm
Estimations : 10 000 / 12 000 €