Henri Martin à Rome
L es paysages d’Henri Martin apparaissent régulièrement sur le marché. Plus rares sont en revanche les compositions comme ce Mercure dans le parc de la villa Médicis à Rome. La technique est finalement identique aux célèbres vues du Quercy et du Lot : un délicat pointillisme servi par un intéressant jeu d’ombre et de lumière. Les couleurs sont pleines de nuances et de scintillements. On s’attarde en particulier sur le rendu du vert-de-gris de la sculpture. Une composition qui place, pour une fois, une figure au premier plan et relègue au second le paysage. Henri Martin a 25 ans lorsqu’il découvre l’Italie. Né à Toulouse d’un père ébéniste, le jeune homme a toujours eu une vie modeste. Il a des difficultés à imposer ses ambitions artistiques à sa famille mais obtient à 17 ans l’autorisation de suivre les cours du soir de l’école des beaux-arts, dans l’atelier de Jules Garipuy. Il reçoit notamment en 1879 le grand prix de peinture et la possibilité d’aller étudier, une bourse en poche, trois années à Paris. Devenu l’élève de Jean-Paul Laurens, Martin s’installe dans un atelier du quartier de Montparnasse. Dès 1880, il expose au Salon. Marié et père de famille, il multiplie les toiles et les commandes. En 1883, il reçoit une première médaille pour Paolo de Malatesta et Francesca di Rimini aux enfers. Deux ans plus tard, le tableau Titans luttant contre Jupiter lui vaut une bourse de voyage en Italie. La découverte de ce pays va changer sa perception de la peinture. Plus poétique, elle s’aventure vers un pointillisme affirmé.
Henri Martin (1860-1943), Mercure dans le parc de la villa Médicis à Rome, huile sur toile, 75 x 54 cm. Estimation : 50 000/60 000 €.