Le bonheur de vivre par Camille Bombois
Il est l’un des artistes de l’exposition consacrée actuellement aux «grands maîtres naïfs» par le musée Maillol. Camille Bombois sera également présent en vente, cette semaine, du côté d’Antibes. Femmes et enfants animent ce paysage verdoyant d’un parc à Baden-Baden. Comme à son habitude, son auteur donne des formes rondes et généreuses à ces figures féminines, qui évoquent la sensualité et le goût pour la vie. La perspective et l’échelle approximatives sont autant de marques de fabrique de cet artiste atypique, totalement autodidacte. Rien ne laissait présager, en effet, que Camille Bombois deviendrait un peintre exposé dans des galeries et collectionné par les plus grands amateurs. Parmi eux, l’Allemand Wilhem Uhde qui achétera une partie de sa production en 1924 et Dina Vierny après la guerre, tous deux promoteurs des peintres dits «naïfs» ou «primitifs modernes». À 17 ans, Bombois n’était en effet qu’un garçon de ferme, dessinant en secret des scènes de la vie rustique. Enchaînant les petits métiers, de lutteur à terrassier en passant par athlète de cirque, apprécié pour sa force herculéenne, il s’installe à Paris en 1907. S’il travaille dans le métro, ses ambitions artistiques prennent de l’ampleur sous l’impulsion du travail des peintres de Montmartre, qu’il apprécie particulièrement et qu’il côtoie dans le 18e arrondissement, où il vit. Il est finalement repéré par le poète et journaliste Noël Bureau en 1922, qui écrit pour la revue Rythme et Synthèse. Les marchands et collectionneurs s’intéressent à son travail dans les années suivantes : Uhde d’abord, puis Florent Fels et Samuel Bing. Il peut désormais se consacrer entièrement à la peinture grâce aux ventes de ses toiles et à ses diverses expositions, collectives au début, à la galerie des Quatre-Chemins et à celle de Georges Bernheim en 1932, puis personnelle, en 1944, chez Pétridès. Désormais, la France comme les États-Unis sont séduits par l’œuvre de cet artiste de l’enfance et du souvenir d’un monde perdu, à l’ère de l’industrie et des guerres mondiales.
SAMEDI 30 NOVEMBRE 2019, ANTIBES, CARVAJAL OVV. M. LEGRAND
Bombois, Camille (1883-1970), Le Parc de Baden-Baden, huile sur toile, 80 x 100 cm
Estimation : 15 000 / 20 000 €