Un profil féminin enveloppé d’une large coiffe bretonne attirait les regards, et les convoitises, à Antibes le samedi 8 juillet. Celui de Mme Russell à Belle-Ile-en-Mer fixé en 1889 par l’Australien John Longstaff, et qui s’élevait jusqu’à 47 500 €, record pour ce peintre rare (source Artnet). L’artiste effectue, à partir de 1888, un bref séjour en France, rejoignant son ami et compatriote John Peter Russell, établi à Belle-Ile. L’épouse de ce dernier, Marianna Mattiocco, ainsi que les femmes de l’île, poseront pour Longstaff. Autre vedette de la journée, une très belle copie d’un meuble royal. Suivant l’exemple de l’impératrice Eugénie, la grande bourgeoisie triomphante du second Empire renouvelle son décor en puisant dans les styles du passé. Des dynasties d’ébénistes du faubourg SaintAntoine, retranscriront alors les commandes versaillaises réalisées par leurs illustres prédécesseurs. Cette commode «à brisure» se révèle une copie du célè- bre meuble d’Adam Weisweiler livré en 1788 par le marchand-mercier Daguerre pour le cabinet intérieur de Louis XVI au château de Saint-Cloud, et aujourd’hui conservée au musée de Fontainebleau. Notre réplique talentueuse est due à tout le talent de la maison parisienne Krieger. Celle-ci, fondée par Antoine Krieger (1804-1869), fut très active de 1826 à 1940 environ. Elle s’illustre par l’emploi de placage d’acajou et une riche garniture de bronze ciselé et doré, ce qui lui valait d’atteindre les 21 250 € offerts par un amateur.
ANTIBES, SAMEDI 8 JUILLET. CARVAJAL OVV.
John Longstaff (1862-1941), Mme Russell à Belle-Ile-en-Mer, 1889, huile sur toile, 56 x 38 cm. Adjugé : 47 500 €