Tableaux italiens
La vente du samedi débute à 14 h 30 avec un programme complet. Bijoux, objets d’art, peinture et mobilier se succéderont avec à leur tête une Jeune femme en buste, Portofino 1926 d’Anton Grot (voir encadré page de droite), mais aussi une Vue de Rouen au loin peinte par Albert Lebourg, une commode Louis XV en merisier et un grand miroir Régence à parclose en bois sculpté et doré. Le dimanche sera ensuite entiè- rement occupé par des tableaux italiens des XIXe et XXe siècles. 225 lots présenteront des estimations entre 100 et 8 000 €. La plupart des paysages et portraits verront leurs prétentions rester sous la barre des 1 000 € comme l’indiquent le Golfe de Naples sous le pinceau de Gioacchino La Pira (600/800 €) et l’Élégant au géranium de Filippo II Indoni (800/1 000 €). Parmi les œuvres les mieux cotées, relevons Le Temple de Venere à Baia de Giacinto Gigante (2 000/3 000 €), un Portrait de jeune élégante livré par Luca Postiglione (3 000/4 000 €) et une Vue de ville signée Ottone Rosai (6 000/8 000 €).
On se fait une toile ?
Ce tableau est une belle découverte. Son auteur, Anton Grot, est célèbre pour ses réalisations de décors de films à la Warner Bros, moins pour ses œuvres picturales… Né à Kelbasin, en Pologne, il arrive aux États-Unis en 1909, diplômé de l’école d’art de Cracovie et de l’école technique de Koenigsberg, en Allemagne, où il a étudié le dessin et la décoration. La vague expressionniste qui souffle alors sur l’Europe de l’Est influence autant le cinéphile que le peintre. Quatre années plus tard, il travaille déjà dans le milieu du cinéma en tant que directeur artistique pour la compagnie de films Lubin, basée à Philadelphie. Il y conçoit des plans et des décors pour certaines grosses productions tel le Robin des Bois de Cecil B. DeMille avec Douglas Fairbanks (1922). Sa collaboration avec la Warner débute en 1927 et durera plus de vingt ans. En tant que directeur artistique, il cherche à approcher au plus près la réalité, comme dans ses films les plus fameux, L’Arche de Noé, Svengali ou encore La Vie d’Émile Zola, utilisant les jeux de lumière et le clair-obscur. Il met également au point une machine à vagues, permettant de spectaculaires effets aquatiques, qui lui vaudra d’ailleurs un Oscar en 1941 pour L’Aigle des mers de Michael Curtiz. Retraité, Anton Grot se consacre totalement à son autre passion, la peinture, qu’il n’avait jamais vraiment abandonnée, comme en témoigne ce portrait de 1926, réalisé lors de vacances italiennes.
Antoncz Franziszek Groswewski, dit Anton Grot (1884-1974), Jeune Femme en buste, Portofino 1926, huile sur toile monogrammée, 60 x 60 cm. Estimation : 25 000/30 000 €.