Ébéniste français né à Pankraz, en Bohême, François Linke commence son apprentissage à l’âge de treize ans. Il travaille à Prague, Vienne et Budapest avant de s’installer à Paris alors qu’il n’a que 20 ans. Il y ouvre son propre atelier en 1881 au 170, rue du Faubourg-Saint-Antoine, puis un espace d’exposition place Vendôme. Au début, il développe des meubles de qualité en reprenant essentiellement les styles du XVIIIe siècle puis produit des pièces combinant les styles Louis XV et art nouveau. Sa popularité atteint son apogée lorsqu’il reçoit la médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris en 1900 pour un grand bureau. Le critique Charles Dambreuse écrit notamment dans la Revue artistique et industrielle : « L’exposition de la maison Linke est le gros événement de l’histoire du meuble d’art en l’an de grâce 1900. » Ce succès l’encourage à présenter ses créations à l’étranger : Exposition universelle de Saint-Louis en 1904, où il reçut de nouveau une médaille d’or, exposition de Liège en 1905, dont il est membre du jury, exposition franco-britannique de Londres en 1908… De style Louis XV, ce très beau piano à queue en placage de bois satiné frisé de palissandre se caractérise notamment par sa riche ornementation de bronze ciselé et doré. Le mouvement à cadre métallique est signé Erard et les bronzes ont été dessinés par Léo Messagé. Estampillé par l’ébéniste Turbec, il avait été vendu le 2 septembre 1908 à Mme Pellerin. Un modèle similaire se trouve aux Charles Cheriff Galleries de New York. A. T. A.
PIANO À QUEUE DE STYLE LOUIS XV, MODÈLE DE FRANÇOIS LINKE (1855-1946), NUMÉRO 94861, 101,5 X 22 X 142 CM. ESTIMATION : 8 000/12 000 €.
ANTIBES, SAMEDI 20 AVRIL. ÉTUDE CARVAJAL.