Tableaux
Principalement dédié aux peintures et lithographies issues de collections privées, ce rendezvous d’enchères débutera à 14 h 30. Plus de 250 lots seront proposés, dont quatre devraient particulièrement retenir l’attention. Le premier est la Femme à la fleur rouge, huile sur toile d’Henri Martin datant de 1887 (64,5 x 52 cm ). On pourra aussi admirer Le Port, huile sur toile de Nicolas de Staël datant de 1938 (50,5 x 70,3 cm ). L’Italie sera de la partie avec les Amours jouant, huile sur panneau de Gaetano Chierici (20 x 25 cm ). Enfin, on naviguera entre classicisme français et détails japonisants avec L’Éventail noir de Jean-Gabriel Domergue (voir encadré page 68). Le reste du programme sera marqué notamment par la sculpture en plâtre baptisée Masque autoportrait de César et le bronze doré de Salvador Dalí intitulé Nu montant l’escalier. On trouvera par ailleurs de nombreuses correspondances d’artistes : Picasso, Magritte, Van Dongen, Cocteau… Celles-ci proviennent de la galerie H. Matarasso.
Mélange des genres
Si ce tableau du peintre Jean-Gabriel Domergue est choisi pour être présenté à l’Exposition d’art français contemporain, qui se tient à Tokyo en juillet 1937, ce n’est pas vraiment un hasard… Datant du début des années 1930, cette huile sur toile est en effet un savant mélange entre classicisme français et détails japonisants. On y voit une ravissante jeune femme vêtue d’une robe à panier jaune et munie d’un éventail noir à plumes d’autruche. Sa coupe de cheveux est typique de l’époque. Elle est assise sur un canapé en corbeille à dominante bleue, de style Louis XV. En bas à gauche de la composition, un gros plan est réalisé sur ce qui ressemble à un aquarium. Derrière l’élégante demoiselle, on aperçoit des tentures sur lesquelles sont représentées des pagodes. Connu à l’origine pour ses paysages, Jean-Gabriel Domergue commence à prendre les femmes pour sujet à partir des années 1920. Célèbre désormais pour être le peintre de « la Parisienne », il effectuera au total plus de 3 000 portraits. Parmi eux figurent de nombreux nus ainsi que des portraits de femmes mondaines, seules ou en couple, mais toujours gracieuses et animées d’une certaine joie de vivre. Chevalier de la Légion d’honneur et membre de l’Institut à l’Académie des beaux-arts, il a par ailleurs été conservateur du musée Jacquemart-André à Paris de 1955 à sa mort.
Antibes, samedi 26 janvier. Étude Carvajal. M. Noé Viller.
Jean-Gabriel Domergue (1889-1962), L’Éventail noir, 1937, huile sur carton, signée en bas à droite, 78 x 86,5 cm. Estimation : 12 000/15 000 €.