Pour Chandigarh

De belle taille, cette table est l’un des meubles emblématiques
de la création de Pierre Jeanneret pour la nouvelle capitale indienne.
Avec ses deux «V» emboîtés, elle est immédiatement reconnaissable. En effet, l’architecte Le Corbusier et son cousin Pierre Jeanneret ont de nombreuses fois utilisé ce motif dans leur monumental projet pour la ville indienne de Chandigarh, que ce soit dans les structures porteuses des bâtiments ou dans le mobilier.
Réalisée à peu d’exemplaires, cette table de conférence, datée de 1963-1964 environ, provient de l’assemblée de Chandigarh, secteur 1. Elle illustre la technique et le savoir-faire engagés par Pierre Jeanneret dans cette entreprise, qui lui imposa un séjour de quinze années en Inde, entre 1951 et 1966. En teck et placage de teck, le plateau est constitué de trois plaques d’épais placage assemblées et renforcées par une armature quadrillée, venant s’encastrer sur le bloc de piétement, équipé de deux traverses longitudinales renforçant la stabilité. Cette création entre purisme et fonctionnalisme reflète parfaitement l’aventure sociale et architecturale unique débutée en 1947 dans la nouvelle capitale, choisie à la suite de la partition de l’Inde. Si ses meubles se veulent avant tout modernes, Jeanneret y laisse également affleurer un esprit traditionnel, notamment avec l’utilisation de bois exotiques, en tête desquels le teck. À la fois massifs et épurés, ces fauteuils, chaises, bureaux et autres tables participent d’une recherche formelle d’une grande modernité, tout en utilisant largement la main-d’œuvre et les matériaux locaux pour leur fabrication.

SAMEDI 9 AVRIL, ANTIBES. CARVAJAL OVV.
M. LEGRAND.

Pierre Jeanneret (1896-1967), table
rectangulaire de conférence dite Committee
Table, vers 1963-1964, teck et placage de teck,
74,5 x 274 x 122,5 cm.

Estimation : 70 000 / 80 000 €

Le verrier et le parfumeur

Ce rare ensemble d’une plaque et de deux bagues attache-foulard évoquera le lien étroit entre René Lalique et François Coty, mais aussi l’essor du parfum. Le XIXe siècle, grâce à la révolution industrielle, a vu l’essor de la parfumerie. Désormais conçues à partir d’essences de synthèse, les fragrances se multiplient et sont diffusées à une échelle de plus en plus large. Au début du XXe, la concurrence fait rage entre les marques et les entreprises se doivent d’être ingénieuses dans leurs méthodes de vente. François Coty est l’un des premiers à appréhender tous ces paramètres. Il fait appel dès 1908 à son voisin de la place Vendôme à Paris, René Lalique, alors connu essentiellement pour ses bijoux art nouveau mais qui va bientôt, grâce au parfumeur, se diversifier, en créant pour lui des flacons de verre en vue d’une production industrielle.

Ces derniers vont révolutionner l’univers de la parfumerie, puisque l’on devait jusque-là acheter séparément le contenant, parfois une simple fiole, avant même d’acquérir l’essence. Coty décida d’avoir un flacon assorti à chaque parfum. Lalique réalisa pour lui tout d’abord l’étiquette en verre pour L’Effleurt, puis des flacons entiers. Mais leur coopération ne s’arrêta pas là et Lalique imagina tout un ensemble d’objets publicitaires, comme le rappelle cette plaque en bronze, issue d’un modèle créé vers 1910-1911, et ces bagues attache-foulard aux mêmes motifs art nouveau de femmes dansant. De taille variable, les plaques agrémentaient aussi bien les coffrets de présentation que les installations publicitaires.

SAMEDI 5 MARS 2022, ANTIBES, CARVAJAL OVV. M. LEGRAND

LALIQUE, René, Les parfums de Coty, ensemble comprenant une plaque accompagnée de deux bagues attache-foulard en bronze doré et cuivré, plaque : 38 x 50 cm

Estimations : 10 000 / 12 000 €

Femme monumentale

Vendue sur désignation, cette sculpture en bronze à patine verte s’élève à pas moins de 250 cm de hauteur. Son auteur ? Théo Tobiasse (1927-2012). Myriam ou la Naissance de Vénus est signée et numérotée 3/8. Parmi les autres exemplaires, l’un accueille les visiteurs à l’entrée du village de Saint-Paul-de-Vence. 35 000/40 000 € sont à envisager, samedi 5 février à Antibes (Carvajal OVV), pour cette œuvre emblématique de Tobiasse, illustration de la femme, mère, amante, porteuse de tous les désirs. C’est à partir des années 1980, à la suite de son installation dans son deuxième atelier new-yorkais, que l’artiste a abordé la sculpture monumentale, pour en faire bien souvent un hymne de gloire à la féminité.

SAMEDI 5 FÉVRIER 2022, ANTIBES, CARVAJAL OVV. M. LEGRAND

TOBIASSE, Théo, Myriam ou la Naissance de Vénus
250 cm. Signée et numérotée 3/8

Estimations : 35 000 / 40 000 €

Le bonheur est dans le pré

Voici une tendre scène familiale, de celles dont Henri Lebasque (1865-1937) a le secret. Une poésie douce et chaleureuse émane de ses paysages qui représentent finalement des scènes intimistes, où évoluent son épouse et ses enfants, dans un style proche de celui de son ami Pierre Bonnard. Bien qu’il ait fréquenté de nombreux groupes d’artistes, dont les impressionnistes et les fauves, Lebasque n’adhéra pleinement à aucun d’entre eux, préférant rester indépendant et adopter une facture libre et une touche instinctive. Cette huile sur toile titrée Femmes et enfants à la campagne est attendue à 12 000/15 000 €

SAMEDI 27 NOVEMBRE 2021, ANTIBES, CARVAJAL OVV. M. LEGRAND

LEBASQUE, Henri, Femmes et enfants à la campagne
Huile sur toile 35 x 26 cm. Signé, daté et dédicacé au dos.

Estimations : 12 000 / 15 000 €